retour au sommaire des chroniques Guy Blanchet.
QUELLES BELLES INVERSIONS !
La période anticyclonique que nous avons connue pendant une douzaine de jours a été marquée par un vigoureux contraste entre les vallées et les parties plus élevées . Alors que le Val de Saône et les régions basses ont été privés de soleil par les brouillards ou les stratus pendant une semaine, au-dessus, le soleil a été sans cesse présent, en dehors du jour de Noël. La limite entre l’air froid et l’air doux a varié entre 500 et 1100 mètres d’altitude ; certains secteurs ont donc connu des variations parfois brutales de la température. Par exemple, le 24 décembre, à Violay (830 m), la température a baissé de près de 16° entre 15 h (7,6°) et 22 h (-8,3°)…A la fin de la nuit du 25 au 26, on notait 13,5° de plus à la Tour Matagrin (1000 m) qu’à Violay, 170 mètres plus bas. De leur côté, les radiosondages de Lyon ont montré la présence tout au long de la semaine d’inversions en altitude, parfois extraordinaires ; ainsi, durant la nuit de Noël, on relevait au-dessus de Lyon – 8,5° et 100 % d’humidité relative à 950 mètres d’altitude, + 5,4° et 65 % à 1070 mètres et + 7,4° et 19 % à 1250 mètres ! Dans les Alpes, le temps était radieux et la température si élevée que les canons à neige ne pouvaient pas fonctionner..
Dans la nuit de vendredi à samedi, le vent du Midi s’est levé en altitude, atteignant plus de 50 km/h aux Sauvages, alors qu’il n’a commencé de souffler qu’à la mi-journée dans le Val de Saône ; il avait du mal à balayer l’air froid . A 7 h. samedi, les thermomètres indiquaient 10° à Lyon-Bron, , 5,6° à Pommiers, 5,4° aux Sauvages et 1,5° à Villefranche.
Jeudi, on a observé en certains endroits, notamment à Villefranche, de petites chutes de neige ; il s’agit de neige dite « industrielle » ou « urbaine » liée aux activités humaines (apport supplémentaire de vapeur d’eau par certaines industries et pollution) ; ce phénomène est « classique » lors de la présence de nuages de type stratus.
L’anticyclone s’est à présent éloigné vers la Méditerranée et le sud-est de l’Europe ; samedi, brouillards et stratus ont disparu. Durant les prochains jours, l’influence océanique va prédominer ; le temps sera par moments un peu pluvieux et la neige pourra tomber par moments sur les sommets du Beaujolais.
GUY BLANCHET
SITUATION BLOQUEE…
Une faible perturbation est passée dimanche dernier, donnant de faibles pluies (moins de 5 mm) et même un peu de neige au-dessus de 800/900 mètres dans les monts de Tarare. Depuis, un puissant anticyclone ( plus de 1040 hPa) est centré sur les Iles britanniques , empêchant toute perturbation atlantique de pénétrer sur le continent. C’est lui qui est responsable du brouillard qui paralyse les aéroports londoniens. En décembre 1952, Londres avait connu un épisode de « smog » dramatique, faisant 4000 morts ; le brouillard pollué était si épais que, dans les cinémas, les spectateurs du fond ne voyaient plus l’écran et qu’un médecin avait fait appel à un aveugle pour se rendre chez un patient, car il ne trouvait pas son chemin…
En décembre 1971, l’agglomération lyonnaise et la Vallée de la Saône ont connu un épisode mémorable ; un épais brouillard avait régné nuit et jour pendant près d’une semaine.
Cette semaine, le froid s’est installé ; les premiers jours sans dégel ont été observés dans le Val de Saône et la plupart des stations ont vu les thermomètres descendre pour la première fois de la saison au-dessous de –5°. Samedi matin, on notait des minimums de –9° au Breuil, -8,2° à St-Didier-sur-Beaujeu, -7,8° à Bully, -6,5° à Monsols, -5,9° à Montmelas, -5,5° à St-Cyr-le-Châtoux, -5,3° à Anse et –4,4° à Villefranche.
La situation est complètement bloquée ; l’anticyclone ne se déplace que très lentement vers l’Europe orientale. Aucune perturbation n’est en vue jusqu’au milieu de la semaine prochaine. Nous n’aurons donc pas droit à un Noël blanc ; le temps restera froid et brumeux dans les vallées , plus doux et ensoleillé en montagne.
GUY BLANCHET
TOUJOURS ANTICYCLONIQUE
Toute la semaine, la pression atmosphérique est restée élevée ; à Villefranche, elle a dépassé les 1030 hPa de mardi soir à la nuit de vendredi à samedi, atteignant un maximum de1035 hPa dans la matinée de jeudi. En effet, la région était sous le prolongement ( appelé dorsale) d’un anticyclone situé sur l’Europe centrale. Cette situation barométrique est éminemment favorable en hiver à la formation de brouillards dans le Val de Saône et à de belles inversions de température. Jeudi a été une journée caractéristique ; alors que le brouillard a enveloppé le Val de Saône toute la journée, le soleil était resplendissant dans une atmosphère limpide au-dessus de 400 à 500 mètres d’altitude ; les inversions de température étaient importantes ; on a ainsi enregistré des maximums de 0,5° à St-Jean d’Ardières, 0,7° à Lucenay, 0,8° à Anse et à Mâcon, 0,9° à Villefranche et à Pommiers, 1,3° à St-Didier-sur-Beaujeu, 5° à Chiroubles, 6,4° à Bully, 6,7° à Montmelas, 7,2° au Breuil, 7,4° à St-Cyr-le-Châtoux, 9,5° à Monsols, 11,2° au Mt-St-Rigaud, 11,6° aux Sauvages, 12° à la Tour Matagrin, 13° à Violay et 15,3° à Vauxrenard (Pépinière). Les radiosondages de jeudi à midi à Lyon indiquaient 0,2° ( et 95 % d’humidité) à la station , mais 11,2° ( et 22 % d’humidité) à 1360 mètres d’altitude. Le lendemain, le radiosondage affichait –0,3° à la station et 11,4° à 560 mètres…Samedi matin, on notait encore des minimums de –2° à Villefranche, -0 ,5° à Anse, 1,8° à Pommiers, 4,9° à Montmelas, 5° à St-Cyr et 7,4° à Violay.
L’anticyclone continental s’affaiblit ce week-end ; dimanche, nous serons entre une perturbation méditerranéenne et une perturbation atlantique. Par la suite, un anticyclone va se constituer sur le proche-Atlantique avant de s’installer sur les Iles britanniques ; il dirigera un flux de nord à nord-est sur la France. Le temps sera froid, mais sans précipitations ; il fera meilleur en montagne que dans les vallées où régneront souvent des brouillards ou des nuages bas. Quant à la neige, elle semble de plus en plus problématique pour Noël …
GUY BLANCHET
ENCORE EOLE …
Une fois encore, le vent a soufflé avec force sur notre région. Il s’est déclenché dans la nuit de jeudi à vendredi et ne s’est calmé qu’à la mi-journée vendredi. Les rafales ont atteint 108 km/h à Bron, 102 à St-Georges-de-Reneins et 94 à Mâcon. Pourquoi ce vent ? Vendredi, une dépression s’est creusée sur le Golfe de Gascogne ; elle a pris la direction du nord-est, abordant les côtes sud de la Bretagne dans la matinée de vendredi et atteignant la Belgique le soir. Au centre du phénomène, la pression était de l’ordre de 970 hPa ; à Villefranche, la pression est descendue à 996 hPa. L’ouest et le nord-ouest de la France ont ainsi été balayés par des vents tempétueux ( 144 km/h sur l’île de Ré) ; par effet de vallée, la région lyonnaise a été aussi affectée.
Petit retour en arrière comme prévu. Voici la pluviométrie de novembre dans le Beaujolais : 62 mm à Odenas, 64 à Bully et à Chiroubles, 68 au Breuil, 71 à St-Cyr-le-Châtoux, à St-Didier-sur-Beaujeu et à Vauxrenard, 72 à Vaux et à Montmelas, 73 à Pommiers, 74 à Oingt, 76 à Anse, 79 à Villefranche, 78 à Denicé, à Violay et aux Sauvages, 81 à St-Jean d’Ardières, 86 à Claveisolles, 89 à Chazay, 92 à Propières et 93 à Monsols .
Le caractère exceptionnel de la température de cet automne se confirme. Des spécialistes en climatologie ont annoncé que cet automne a été, en Europe, le plus chaud depuis …500 ans.
GUY BLANCHET
L’AUTOMNE LE PLUS CHAUD DEPUIS AU MOINS 126 ANS !
Météo-France a annoncé que l’automne 2006 était le plus chaud depuis 1950. (On rappelle qu’en climatologie, l’automne comprend les mois de septembre, octobre et novembre). Beaucoup ont cru comprendre que l’automne 2006 arrivait ainsi au deuxième rang derrière 1950. Il n’en est rien ; cette date était simplement un repère. En réalité, il faut remonter très loin dans le temps pour trouver un automne aussi chaud.
A Villefranche, où les relevés thermométriques n’ont commencé qu’en 1959, cet automne est naturellement en tête avec une moyenne de 14,7°, devant l’automne 1987 avec 13,3° et l’automne 2005 avec 13°.
A Lyon-Bron, station Météo-France créée en 1921, l’automne 2006 est le plus chaud avec une moyenne de 15,9° ; il est suivi de 1949 (14,1°), 2005 (14,0°), 1987 (13,8°), 2004 (13,7°), 2000 (13,7°), 1926 (13,6°), 1947 (13,6°), 1997 (13,5°) et 2002 (13,5°). On remarque que sur les dix automnes les plus chauds depuis 1921, cinq se situent depuis l’an 2000…
Mieux encore, à l’observatoire de St-Genis-Laval ouvert en 1881, aucun automne n’a été aussi chaud que celui qui vient de se terminer. Ainsi, on peut affirmer que, dans la région lyonnaise, l’automne 2006 est le plus chaud depuis au moins 126 ans, mais en réalité peut-être depuis 150 ou 200 ans, en l’absence de données antérieures précises !
Après les excédents de septembre et octobre, novembre n’a donc pas été en reste en ce qui concerne la douceur, en dehors de quelques journées froides durant la première décade. Le nombre de jours de gelée a été en effet peu important : 2 à Pommiers, 3 à Anse et à Montmelas, 4 à Violay, 5 à Villefranche, à Monsols, au Mt-St-Rigaud et à la Tour Matagrin, 6 à St-Cyr-le-Châtoux, 7 à St-Didier-sur-Beaujeu et 8 à Bully.
Toute cette douceur s’explique par la prédominance de régimes météorologiques de sud et sud-ouest. La place nous manque pour analyser les précipitations ; nous le ferons dans la prochaine chronique.
Quant au temps des prochains jours, il sera assez perturbé, mais encore doux dans l’ensemble ; il neigera en montagne.
GUY BLANCHET